Login

Qualité des blés 2015 Une teneur en protéines plus faible mais une qualité globale supérieure

En 2015 15,8 Mt de blé sont considérés « supérieurs » (contre 4,5 Mt en 2014). Et 3,8 Mt jugés « premium » (contre 2,1 Mt en 2014). (©Terre-net Média)

La qualité du blé tendre français a retrouvé des niveaux satisfaisants par rapport à la récolte 2014. Néanmoins, la trop juste teneur en protéines reste le critère à améliorer rapidement pour faire face sereinement à une concurrence mondiale toujours plus accrue.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

En 2015 15,8 Mt de blé sont considérés « supérieurs » (contre 4,5 Mt en 2014). Et 3,8 Mt jugés « premium » (contre 2,1 Mt en 2014). (©Terre-net Média)

La récolte de blé tendre 2015 aura donc retenu une teneur protéique à 11 % en moyenne, quasi identique à celle de 2014. « Une baisse de 0,1 % en protéines est constatée par rapport à l'année dernière mais en termes de qualité, on est mieux », souligne Rémi Haquin, président du Conseil spécialisé pour la filière céréalière chez FranceAgriMer. « L'idéal serait d'obtenir une protéine à 11,5 % pour être tranquille », poursuit-il.

Concernant les critères de référence, l'indice de chute de Hagberg s'est nettement amélioré cette année. Ainsi, près de 95 % des volumes collectés sont supérieurs à 240 secondes et seulement 1 % de la collecte est en dessous de 170 secondes. En 2014, seuls 45 % étaient supérieurs à 220 secondes. Sur l'indice de la force boulangère (W), 51 % de la collecte est supérieur à 170 secondes. Sur la qualité boulangère (test de panification), près de 76 % des blés sont supérieurs à 250 points. (chiffres FranceAgriMer et Arvalis).

S'agissant du poids spécifique, la moyenne nationale est donnée à 79,4 kg/hl (meilleur résultat depuis 1994). Près de 90 % des blés ont un poids supérieur à 78 kg/hl. Seul 1 % des blés est inférieur à 76 kg/hl.

« Avec la nouvelle grille de classification des blés 2015 (premium, supérieur, medium, access), on observe une tendance à l'amélioration de la qualité en comparaison à 2014 » ajoute Jean-Charles Deswartes, ingénieur au pôle écophysiologie d’Arvalis – Institut du végétal. Ainsi, 15,8 Mt en 2015 sont considérés « supérieurs » (contre 4,5 Mt en 2014). Et 3,8 Mt jugés « premium » (contre 2,1 Mt en 2014).

Concernant le blé dur, la teneur en protéines de cette année est de 13,2 % (équivalente à 2014). Près de 59 % des blés sont supérieurs à 13 % de protéines en moyenne. Le constat est identique à celui sur le blé tendre : une baisse de la protéine est observée depuis 2002. En poids spécifique, le blé dur 2015 est à 80,3 kg/hl. Près de 95 % des blés sont supérieurs à 78 kg/hl.

Le remplissage mis en cause

C'est lors de la phase de remplissage que « l'équilibre n'a pas été favorable » selon Arvalis. Durant cette période, le rayonnement a été très présent en l'absence de pluies. « Les sols très secs n'ont pas été minéralisés et n'ont donc pas pu fournir d'azote au remplissage » explique Jean-Charles Deswartes. L'effet de dilution a également été un facteur d'accentuation. Ainsi, l'augmentation des rendements, de plus de 3 points par rapport à 2014, a fait naturellement baisser la teneur protéique. Notons que les phénomènes d'échaudage n'ont pas eu d'incidences majeures sur les récoltes car « le printemps a été très favorable pour les cultures déjà bien parties » raconte Jean-Charles Deswartes.

« Les outils d'aide à l'utilisation ont permis de corriger et d'empêcher une grosse dégradation » détaille Jean-Paul Bordes, chef du département R&D d'Arvalis. Ainsi, selon lui, les ajustements permis par ces nouveaux outils de pilotage dans la fertilisation azotée ont été appliqués sur un peu plus d'un million d'hectares pour la campagne 2014/2015, sur les 5 millions cultivés en blé tendre. Le pilotage est passé en surface de 15 % l'an passé à 20 % cette année.

Le reste des phases de culture, du semis à la floraison, s'est déroulé globalement dans de bonnes conditions selon Arvalis. Ainsi, l'automne très doux avait permis une bonne levée des cultures et un bon tallage. À Noël, les premiers épisodes de gel étaient néanmoins venus ralentir quelque peu le développement des cultures. D'un point de vue sanitaire, un peu de rouille est apparue à cette période. En phase de montaison, les précipitations successives ont été synchronisées aux mêmes périodes des dosages en azote. Lors de l'épiaison/floraison, quelques salissements de parcelles ont été signalés mais, dans l'ensemble, la situation a été considérée comme « normale à favorable » selon Jean Charles Deswartes. L'indice de nutrition azotée a lui été jugé « quasi idéal ».

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement